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1Monsieur, je ne vous puys faire ceste cy guières longue pource que ce
2pourteur nattend qu’après ma lettre par laquelle je vous diray que
3hyer, premier d’aoust, mon frère de Cabanes men envoya troys des votres
4que vous et toute votre compagnie estes en bonne santé, dont jen
6suys très ayse et en loue Dieu, mais notredit frère me mandoyt quil
7avoyt receu une autre despeche votre et escriviés que le XXme
8altération et les troys jours ensuyvans de mesmes, jusques à la
10nuict venant au jeudy que vous suâtes fort, que à mon advis
11sera la détermination de ceste fièvre, si plaict à Dieu et
12comme je len prie de bon cueur, si est-ce que jen seray en grand
13peyne, comme aussi de mon neveu de Laval qui a eu la fièvre
14tierce à Jonage et pource je vous supplie le plus tost quil
15vous sera possible nous despartir de voz nouvelles. Madamoiselle
16de Caseneufve et tous à Gargas se portent fort bien. Mon
17frère, de Cabanes, mescrit quil sen ira demain à Gordes et par ainsi
18il est guery du tout de sa jambe. Je suys en ce lieu icy
19despuys mardy dernier, mayant monsieur le comte de Sault,
20escrit et prié me trouver et assister à la rédition des comptes
21de sa tutelle. Monsieur d’Oraison et monsieur de Riés y sont
22pareilheument. Jusques à ceste heure on na vacqué que à la verification
23des meubles contenus en linventaire faict par monsieur d’Aubignan.
24Lundi lon ouyra le compte de la recepte et de la mise que
25sera lendroict où je me recommanderay très humblement à votre bonne
26grace et à celle de madame de Gordes, de mes neveus et
27nièces, en priant Dieu
28monsieur quil vous doint la sienne, accompaignée de longue et contante
29vie. De Sault, ce second daoust 1572
30Vostre bien humble et obéissant frère
31Bap[tis]te de Simienne